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ECOLE CENTRALE DE LYON - Doctorant Analyse et synthèse de Détecteurs d’Anomalies sous contrainte de temps-Critique

Sur site
  • Ecully, Auvergne-Rhône-Alpes, France
25 200 € - 25 200 € par anLaboratoire Ampère

Description de l'offre d'emploi

L’École Centrale de Lyon (ECL) est un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel. Membre du Groupe des Ecoles Centrales et du réseau des Écoles Nationales d’Ingénieurs, l’ECL forme des ingénieur·es généralistes de haut niveau, des ingénieur·es de spécialité, des étudiant·es en master et des docteur·es. L’établissement accueille 2500 élèves ingénieur·es (étudiant·es et apprenti·es), 300 étudiant·es en master et plus de 250 doctorant·es.

Il est caractérisé par une recherche reconnue adossée à 6 laboratoires de recherche. L’activité de recherche de l’ECL est orientée vers et pour le monde économique au travers de nombreux contrats industriels.

Le laboratoire Ampère est une unité mixte de recherche (CNRS, Ecole Centrale de Lyon, INSA Lyon, Université Lyon 1) de plus de 150 chercheur·euses basée à Lyon, France, qui travaille sur l’utilisation rationnelle de l’énergie dans les systèmes en relation avec leur environnement. Les travaux de recherche conduits au département Automatique pour l’Ingénierie des Systèmes (AIS) concernent le développement de méthodologies et d’outils visant l’optimisation et la maîtrise du comportement dynamique des systèmes et ce dans de très nombreux domaines d’applications, en collaboration avec les autres départements du laboratoire et d’autres laboratoires en sciences de l’ingénieur·e. L’association des dimensions théoriques et appliquées de ces recherches constitue sa grande originalité. L’équipe d’encadrement a travaillé au cours des dernières années sur les possibilités offertes par les approches d’Automatique et de Traitement du Signal pour le développement de méthodes de conception/ compréhension des systèmes relevant de différentes disciplines (Electronique, Energie Electrique, Mécanique, Biologie, etc.). En particulier, une expertise a été développée sur la conception de systèmes obtenus par l’interconnexion de sous-systèmes, pour lesquelles la combinaison de l’approche entrée-sortie avec des outils d’optimisation (convexe [BTN01,BV04]) apparaît particulièrement efficace. Des résultats probants ont déjà été obtenus, allant de contributions méthodologiques en amont (ex : [PKZS23, ACPKS23, LKD+17]) jusqu’à leur application sur des problématiques avec un fort intérêt pratique (ex : [PKS+21, KSCB16, GFS11]), et même au dépôt de brevet (ex : [PKZ+17, CGK10, CK13]). Récemment, certains membres

de l’équipe se sont mis à explorer la thématique de la sécurité des systèmes cyber-physiques (ex : [PCZ21b,PCZ21a,EMSZ20]).


Contexte scientifique du projet 

La problématique de la sécurité des systèmes consiste à pouvoir assurer la satisfaction des spécifications d’un cahier des charges en présence de comportements malveillants ou d’événements imprévus. Historiquement divisée en la lutte contre des attaques physiques et la protection des technologies de l’information, l’augmentation significative de cyber-attaques contre des systèmes commandés (infrastructures industrielles, réseaux électriques, drones, ...) ces deux dernières décennies [DPF+19, SRE+19] et la limitation des approches classiques a rendu nécessaire de développer une approche systémique de la sécurité des systèmes [SAJ15], prenant notamment en compte l’interaction entre les mondes cyber et physique

(Fig. 1). D’un côté, les méthodes traditionnelles de sécurité des technologies de l’information se concentrent principalement sur la protection de l’information, et ne prennent pas directement en compte les répercussions physiques possibles de cyber-attaques. De l’autre, les approches

classiques d’Automatique et de Traitement du Signal permettent de traiter la tolérance à des perturbations indépendantes, mais ne prennent pas en compte de possibles attaques d’acteurs rationnels malveillants. Ainsi, au cours de la dernière décennie, des approches ont été développées pour la prévention, la détection et l’atténuation des attaques sur les systèmes commandés [CST19, DPF+19]. 

Un enjeu important est de trouver un compromis approprié entre le niveau de sécurité souhaité et la satisfaction d’un cahier des charges fonctionnel. Cela est notamment dû à la difficulté d’évaluer le risque, et particulièrement la probabilité d’occurrence, d’une attaque du fait de l’hétérogénéité des attaquants, aussi bien en termes d’objectifs que de ressources [TSSJ15].


Problématique et Objectifs de la thèse

Dans ce contexte, l’ambition de cette thèse est de s’attaquer à la problématique de l’analyse et la synthèse efficaces de détecteurs d’anomalies (attaques, défauts) sous contrainte de temps-critique. Le temps-critique est l’horizon temporel maximal pour lequel un système est considéré comme étant dans un état sûr après l’apparition d’une anomalie, c’est-à-dire que le système n’est pas dans un état critique et est encore capable de revenir à

un mode normal (Fig. 2). Cette métrique de sécurité introduite récemment [PCZ21a] apparaît comme pertinente à chaque étape du processus de gestion de risque (analyse, prévention, détection, atténuation). La motivation sous-jacente est qu’une augmentation du temps-critique laisse davantage de temps aux mécanismes de défense, y compris les opérateurs humains, pour détecter et atténuer les anomalies.

La performance des détecteurs d’anomalies est traditionnellement évaluée selon trois critères : le taux de détection, le taux de fausse alarme et le retard à la détection. Lors de la synthèse d’un détecteur, seuls les deux premiers critères sont considérés. L’estimation du retard à la détection, et la vérification que le système ne rentre pas dans un état critique avant la détection (c’est-à-dire que le retard à la détection soit inférieur au temps-critique), est alors estimé dans une phase post-synthèse à l’aide de simulations.

Le premier objectif de cette thèse est de développer une méthode d’analyse algorithmiquement efficace permettant de garantir formellement si le retard à la détection d’un filtre dans le pire-cas est inférieur au temps-critique. Pour cela, les recherches pourront s’appuyer sur des travaux existants [PCZ21b, EMSZ20, BTMS17] sur le calcul du temps-critique et de la technique dite de la simulation robuste, et les étendre à des systèmes d’intérêt plus pratique (systèmes linéaires temps-invariants incertains). Le deuxième objectif sera de proposer une méthode permettant de prendre en compte la contrainte du temps-critique directement lors de la synthèse du filtre de détection. Un enjeu important pour ce deuxième objectif sera l’obtention d’une méthode algorithmiquement efficace, ce qui pourra nécessiter la simplification du problème (relaxation de contraintes, reformulation ou

approximation pertinente du problème, etc.). Ces deux premiers objectifs se placent dans le contexte d’anomalies fulgurantes, c’est-à-dire ayant un fort impact sur le système en un temps limité. Le troisième objectif sera alors de synthétiser un détecteur d’anomalies de façon à garantir un temps-critique minimum pour les attaques dites furtives, c’est-à-dire des attaques conçues pour ne pas être détectées par le filtre.

Les contributions attendues étant essentiellement méthodologiques, les résultats seront principalement valorisés par des communications dans des conférences internationales et des publications dans des journaux de référence en Automatique.

Pré-requis du poste

Tout·e candidat·e, titulaire d’un diplôme d’ingénieur·e ou d’un master, avec un excellent dossier académique, de cursus spécialisé en Automatique et/ou Traitement du Signal OU de cursus généraliste avec de bonnes compétences en Mathématiques Appliquées.
Un intérêt dans le développement de méthodes à base d’optimisation et une expertise en Matlab seraient aussi appréciées.

Expérience : 0-3 ans


Les candidat·es intéressé·es, ou souhaitant plus d’information, sont vivement invité·es à se manifester en envoyant un mail contenant un CV + un court message de présentation et de motivation à l’équipe d’encadrement (voir adresses mails au début de ce document).
Le processus de recrutement se déroule en trois étapes :
1. Candidature jusqu’au 05/05/2024. Audition au fil de l’eau par l’équipe d’encadrement et sélection du/de la candidat·e.
2. Audition par le conseil de l’Ecole Doctorale EEA fin-Mai/début Juin.
3. Résultat final : première quinzaine de Juin.

ou

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